Le théâtre traditionnel japonais figure parmi les traditions théâtrales les plus anciennes et les plus riches au monde. Il s’agit d’une expérience culturelle unique, où la danse, la musique et le drame se mêlent dans des performances éternellement gravées dans les mémoires. Cette exploration nous invite à découvrir les merveilles de trois formes principales de théâtre : le Kabuki, le Nohgaku (qui inclut le Noh et le Kyōgen) et le Bunraku. À travers eux, nous accédons à un véritable trésor patrimonial, reconnu par l’UNESCO pour son importance historique et culturelle.
Nohgaku : Un mélange de subtilité et de profondeur spirituelle
Les arts de la scène du Noh et du Kyōgen se complètent mutuellement. Le Noh, l’une des formes les plus anciennes de théâtre japonais, tire son nom du mot « talent » ou « compétence ». Il s’agit de la forme théâtrale la plus sérieuse, où l’acteur principal porte un masque pour aider à raconter l’histoire. Le Noh repose fortement sur la musique, les acteurs utilisant leurs talents pour transmettre des récits empreints de symbolisme bouddhiste et shintoïste.
Le Kyōgen, partenaire comique du Noh, agit comme un pont entre les thèmes théologiques du Noh et le monde quotidien grâce à des farces théâtrales et des scènes de slapstick. Le Noh et le Kyōgen ont été joués ensemble en alternance, avec des pièces de Kyōgen servant d’interludes entre les longues performances de Noh. Kyōgen signifie littéralement « paroles folles » et ses performances ajoutent une légèreté nécessaire, brisant la gravité du Noh avec de l’humour.
Les origines du Noh remontent au 8e siècle, mais il a pris sa forme actuelle au 14e siècle, grâce aux écritures de Kannami et de son fils Zeami. Aujourd’hui, il existe environ 250 récits dans le répertoire du Noh, qui continuent d’être des piliers de ces performances. Les catégories de pièces de Noh comprennent des histoires mettant en vedette des dieux, des guerriers, des femmes magnifiques, des êtres divers et des démons.
Pour une expérience authentique lors d’un voyage au Japon, assistez à une performance au Théâtre National Noh à Tokyo, ou dans des institutions similaires à Nagoya et Osaka. Le coûte d’un voyage au Japon
Kabuki : L’art de la performance spectaculaire
Le Kabuki, souvent perçu comme le plus célèbre des théâtres japonais, est apparu au début du XVIIe siècle à Kyoto. La légende raconte qu’une prêtresse du grand sanctuaire Izumo no Okuni introduisit cette nouvelle forme de danse-drama, attirant l’attention de la cour impériale. Encouragé par ce soutien royal, le Kabuki évolua rapidement pour devenir une performance intégrant femmes, danse et drame. Avant la fin du XVIIe siècle, cependant, les femmes furent bannies de la scène, et les hommes prirent en charge tous les rôles, devenant ainsi les onnagata pour les rôles féminins.
Le Kabuki se distingue par ses costumes élaborés, ses maquillages saisissants et ses performances chorégraphiées. Ses intrigues puisent dans des événements historiques et explorent souvent des conflits moraux complexes. Les acteurs parlent d’une voix monotone, accompagnés d’instruments de musique traditionnels.
Pour vivre pleinement l’expérience du Kabuki, rendez-vous au Théâtre Kabukiza à Tokyo, un lieu emblématique depuis 1889. Ce théâtre offre des moniteurs ou des dispositifs d’information expliquant les intrigues et fournissant des commentaires en anglais pour aider les spectateurs étrangers à suivre les performances.
Bunraku : La finesse du théâtre de marionnettes
Le Bunraku, ou théâtre de marionnettes, est considéré comme l’un des types d’art de la scène les plus sophistiqués au monde. Né à Osaka en 1684, il met en scène des marionnettes manipulées par trois marionnettistes : l’un contrôlant les jambes, un autre la main gauche, et le marionnettiste principal dirigeant la tête et la main droite. Cette coordination harmonieuse entre les marionnettistes et les personnages de marionnettes prend des décennies à maîtriser.
Les marionnettistes, souvent vêtus de noir pour se fondre dans l’arrière-plan, sont assistés par un narrateur, ou tayu, qui interprète les voix de tous les personnages et sert également de narrateur. Un joueur de shamisen, accompagné parfois d’un orchestre complet, ajoute une dimension musicale essentielle à la performance.
Visitez le Théâtre national Bunraku à Osaka ou le Théâtre national à Tokyo pour assister à une performance de Bunraku, avec des guides audio disponibles pour traduire le dialogue et les paroles dans plusieurs langues.
L’évolution du théâtre japonais moderne
Outre ces formes traditionnelles, le théâtre japonais a évolué pour inclure des styles modernes au début du XXe siècle, comme le shingeki (théâtre expérimental de style occidental) et le shinpa (nouvelle école de théâtre). Le shingeki, influencé par le théâtre occidental, a introduit des thèmes contemporains et un jeu naturaliste contrastant avec les conventions stylisées du Kabuki et du Noh. Des figures influentes comme Hōgetsu Shimamura et Kaoru Osanai ont marqué cette évolution.
Après la Seconde Guerre mondiale, le théâtre japonais a connu une croissance phénoménale de nouvelles œuvres dramatiques créatives. Ces œuvres remettaient en question les conventions établies, en intégrant des concepts esthétiques audacieux et en plaçant leurs actions dans des espaces non conventionnels. Des dramaturges tels que Kara Juro et Shimizu Kunio ont utilisé des dispositifs comme les narrateurs pour projeter leurs idées.
Les influences occidentales et les revues théâtrales
Les classiques du théâtre occidental sont également bien représentés au Japon, avec des pièces de la Grèce antique, de Shakespeare, de Samuel Beckett et bien d’autres régulièrement mises en scène à Tokyo. Le théâtre japonais a su adapter de nombreux éléments des représentations occidentales pour les intégrer dans ses propres traditions.
Les revues théâtrales, inspirées des divertissements légers occidentaux, ont connu un succès en tant que divertissement populaire au Japon au début du XXe siècle. La célèbre revue Takarazuka, fondée par Ichizō Kobayashi en 1914, est un excellent exemple. Cette revue mêle des performances et des styles musicaux euro-occidentaux avec des éléments de performance japonaise traditionnelle.
Le théâtre traditionnel japonais offre une fenêtre incomparable sur la riche mosaïque culturelle du Japon. Que ce soit le Kabuki avec ses costumes éclatants et ses récits historiques, le Noh et son symbolisme profond, ou le Bunraku et ses marionnettes raffinées, chaque forme de théâtre promet une expérience mémorable. En ce qui concerne le coût d’un voyage au Japon, il convient de planifier méticuleusement afin de couvrir divers aspects financiers tels que les billets d’avion, l’hébergement, la nourriture, les transports locaux, ainsi que les visites culturelles et les loisirs. Les frais peuvent varier considérablement en fonction des préférences de voyage, de la saison et de la durée du séjour. Le fait de prévoir un budget adéquat garantit une expérience plus agréable et sans tracas pour les voyageurs désireux de découvrir les merveilles du Japon.