Agir en faveur de l’environnement… jusqu’à la mort !

Le monde s’accorde sur l’urgence de la question environnementale. Nous sommes donc nombreux à revoir une grande partie de nos habitudes de vie… mais aussi de mort, pour agir en faveur de l’environnement, réduire le bilan carbone de nos foyers et perpétuer les bons réflexes auprès de nos enfants. Alternatives écologiques à l’enterrement, funérailles respectueuses de l’environnement, obsèques vertes… découvrez les dernières innovations en la matière.

#1 L’humusation : transformer le cadavre en compost humain

Envelopper le corps dans un linceul biodégradable sans embaumement. Le déposer dans un lit de broyats et de copeaux, à même le sol. Le recouvrir d’une bonne couche de copeaux humidifiés pour favoriser une montée en température (jusqu’à 70°) et éloigner les germes pathogènes et les charognards. Au bout de 100 jours, les matières molles auront disparu et la décomposition profitera au sol et à la végétation. Le corps du défunt sert donc la nature et lui épargne les 1 000 kg de dioxyde carbone émis dans l’air dans le cas d’une crémation. En somme, il s’agit de transformer le cadavre humain en un compost de bonne qualité pour la terre. La pratique est illégale en Europe, mais l’Etat de Washington est en train de l’expérimenter, à la demande des habitants. Cette option pourrait faire son entrée dans les mœurs plus vite que l’on ne pourrait le croire. Rappelons qu’il y a à peine 50 ans, la crémation était qualifiée d’ « hérésie ».

#2 Les cartes de remerciement écologiques

En période de deuil, nous sommes nombreux à compter sur nos proches et notre entourage pour remonter la pente. Ils vous seront d’un soutien inestimable avant, pendant et après la cérémonie. C’est pourquoi il est important de leur témoigner de toute votre gratitude, verbalement mais aussi par écrit. Les cartes de remerciement vous permettent d’exprimer votre reconnaissance à ceux qui ont été là tout en vous aidant à accepter la disparition de l’être cher. Ces cartes sont aujourd’hui réalisées sur du papier recyclé pour remercier ses proches sans porter atteinte à l’environnement. Il est possible de commander vos cartes de remerciement de décès en ligne et de les faire livrer directement aux destinataires pour réduire les kilomètres parcourus.

#3 La liquéfaction : déjà en vigueur dans 15 Etats américains

La liquéfaction des corps, surtout connue sous l’appellation d’ « hydrolyse alcaline », est une crémation par l’eau plutôt que par le feu. Il s’agit d’immerger le corps du défunt dans une solution alcaline qui le dégrade en imitant un processus naturel. Il en résultera alors une poudre blanche pure que l’on rend aux proches. Ce procédé consomme jusqu’à cinq fois moins d’énergie que la crémation par le feu. En octobre 2017, l’Etat de Californie a voté une loi autorisant cette pratique (désignée sous l’appellation d’aquamation dans le texte de loi). Depuis, la Californie a été imitée par une quinzaine d’autres Etats américains, mais aussi par certaines régions du Canada.

#4 La promession ou la crémation par l’azote liquide

Il s’agit là encore d’un procédé qui simule un phénomène naturel. On expose le corps préalablement congelé à la morgue dans un bassin d’azote liquide à – 196 °C. Le corps devient ainsi cassant. Il sera par la suite désagrégé en petits morceaux par l’utilisation de vibrations. Ce système repose sur une technologie respectueuse de l’environnement, à bilan carbone nul. La promession ou la crémation par l’azote liquide laisse des restes qui peuvent par la suite être enterrés ou remis aux proches pour faire l’objet d’une crémation par exemple. Cette technique est « tolérée » dans certains pays comme l’Australie, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, l’Ecosse et certaines régions en Allemagne.

#5 Le lieu de sépulture « local »

En France, il est possible de solliciter l’accord du préfet de votre département pour inhumer le défunt dans une propriété privée. Cela vous permettra de réduire drastiquement cotre consommation d’énergies fossiles lors de vos visites. Cette autorisation est soumise à plusieurs conditions, en rapport notamment avec l’emplacement de votre propriété, les exigences sanitaires et la composition du sol.