La consommation de cannabis augmente les comportements violents chez les jeunes en soins psychiatriques

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Une nouvelle étude sur la consommation de cannabis, menée auprès de 1 140 patients âgés de 18 à 39 ans, souffrant de maladies mentales, et qui ont été examinés cinq fois au cours de l’année qui a suivi leur sortie d’un hôpital psychiatrique, démontre que la consommation soutenue de cannabis est associée à une augmentation des comportements violents chez les jeunes. De plus, l’association entre la consommation persistante de cannabis et la violence est plus forte que celle associée à l’alcool ou à la cocaïne.

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Institut en santé mentale de Montréal démontre que la consommation soutenue de cannabis est associée à une augmentation des comportements violents chez les jeunes après leur sortie d’un hôpital psychiatrique.

joint cannabisLes recherches du Dr Alexandre Dumais (psychiatre à l’Institut Philippe Pinel) et du Dr Stéphane Potvin (professeur à l’Université de Montréal), qui ont étudié 1 140 patients atteints de maladies mentales et qu’ils ont vus cinq fois au cours de l’année suivant leur congé, ont tenu compte de la consommation d’alcool et d’autres drogues et de l’apparition de comportements violents.

Des recherches antérieures ont déjà démontré qu’un trouble de consommation de cannabis est associé à un comportement violent. Selon cette nouvelle étude, les usagers qui ont déclaré à chaque visite de suivi qu’ils continuaient de fumer du cannabis présentaient un risque accru de comportements violents (+145 %).

Ces résultats confirment également le rôle néfaste de la consommation chronique de cannabis chez les patients souffrant de maladie mentale. Selon le chercheur principal Alexandre Dumais: « une caractéristique intéressante de nos résultats est que l’association entre la consommation persistante de cannabis et la violence est plus forte que celle associée à l’alcool ou à la cocaïne. »

La consommation de cannabis: un indicateur de suivi externe?

La consommation persistante de cannabis devrait donc être considérée comme un indicateur de potentiel comportement violent futur chez les patients qui quittent un hôpital psychiatrique pour être suivis dans une clinique externe, bien que le chercheur souligne que ce comportement a tendance à s’estomper avec le temps.

« Cette diminution pourrait s’expliquer par une meilleure observance du traitement (le patient s’implique de plus en plus dans son traitement au fil du temps) et par un meilleur soutien de son entourage. Même si nous avons observé que les comportements violents avaient tendance à diminuer au cours des périodes de suivi, l’association est demeurée statistiquement significative », a fait remarquer le Dr Dumais.

Les résultats de la recherche suggèrent également qu’il n’ y a pas de relation réciproque, c’est-à-dire que la consommation de cannabis a entraîné un comportement violent futur et non l’inverse (par exemple, une personne violente pourrait consommer du cannabis à la suite d’un épisode de comportement violent pour réduire sa tension), comme l’ont suggéré des études antérieures.

Les effets du cannabis sur le cerveau

Une récente méta-analyse d’études de neuro-imagerie a démontré que les consommateurs chroniques de cannabis présentent des déficits dans le cortex préfrontal, une partie du cerveau qui inhibe le comportement impulsif.

Ces résultats sont importants parce qu’ils offrent des informations supplémentaires aux jeunes adultes, qui peuvent évaluer les risques du cannabis avant de décider s’ils le consomment ou non. Elles serviront également d’outil pour élaborer des stratégies de prévention du risque de violence associé au cannabis, car ces risques ont des conséquences importantes, tant sur le plan social que pour la santé des jeunes adultes et pour la société en général.